mardi 8 avril 2008

le Zyldav Zentral Revolutzionär Komitzät

Tintin a parfois été comparé à un grand journaliste français: Albert Londres, mais je n'ai jamais vu le rapprochement qui pourrait être fait entre une des enquêtes de Londres et le premier voyage du reporter à la houppette en Syldavie.
En 1932 Albret Londres fait publier Les comitadjis ou le terrorisme dans les Balkans. Il s'est rendu en Bulgarie et en Yougoslavie pour enquêter sur ces terroristes.
Le mouvement de l'ORIM (Organisation Révolutionnaire Intérieure Macédonienne) est créé en 1893 pour se libérer des Turcs. Les bachi-bouzouks sèment la terreur dans cette région où vivent des Serbes, des Bulgares et des Grecs. Après les Guerres Balkaniques (1912-1913) les Turcs sont chassés d'Europe et la Macédoine partagée entre les belligérants au bénéfice de la Yougoslavie.
L'ORIM, divisée en comités, ce qui donne à ces membres le nom de comitadjis, continue sa lutte, cette fois contre les Serbes, aidés par la Bulgarie (et par l'Italie). Plusieurs courants apparaissent et multiplient les assassinats et les attentats sur le sol bulgare mais aussi partout en Europe.
Plusieurs rapprochements peuvent être faits entre l'ORIM et le ZZRK (Zyldav Zentral Revoltzionär Komitzät) :
- dans les deux cas il s'agit d'un comité et il regroupe autant des militaires et hommes d'état que de simple exécutants
- les deux mouvements sont implantés à l'extérieur, Tintin fait leur connaissance alors qu'ils se regroupent au restaurant le Klow ( à Sofia les comitadjis se réunissent aussi souvent dans les restaurant, comme le Zagreb)
- les méthodes employées sont similaires. On utilise des deux côtés des photographies pour reconnaitre les cibles et on emploie pour les faire disparaître des bombes, appelées "paklena machina" par les Macédoniens; chez Tintin, elle n'a fait que secouer les Dupondt
- enfin et surtout leur finalité est complètement différente (ce qui finalement les rapproche), alors que l'ORIM cherche à se défaire de la tutelle turque puis serbe, le ZZRK veut rattacher la Syldavie à la Bordurie.
Comme dans les autres rapprochements que j'ai pu faire, je ne sais pas dans quelle mesure Hergé en était conscient, mais dans ce cas les troubles venant des Balkans étaient probablement suffisamment présents dans les actualités pour s'en inspirer.

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